Par Hugo Ledur
Le Parti Démocratique Gabonais (PDG) pensait pouvoir imposer sa voix à Ntoum. Mais sa dernière déclaration, assurant incarner la majorité dans le premier arrondissement, n’est pas passée inaperçue. À peine diffusée, elle a suscité une riposte ferme de la coalition composée de l’Union Nationale (UN), de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), de l’Union pour la République (UPR) et de l’indépendant Pierre J. Nsala Ondong.
Réunis dans une sortie conjointe, ces acteurs politiques n’ont pas mâché leurs mots. Selon eux, le PDG « ment sciemment à l’opinion » et tente de s’accaparer un territoire qui ne lui appartient pas. « Ntoum n’est pas la propriété d’un parti, encore moins d’une poignée de familles politiques. C’est une terre gabonaise, où chaque citoyen doit pouvoir s’exprimer librement », ont-ils martelé.
Le rappel est clair : les élections législatives et locales du 27 septembre dernier ont été marquées par des « irrégularités flagrantes », assimilées par la coalition à « une tricherie ouverte, observée par tous ». En d’autres termes, les résultats proclamés par le PDG ne reflèteraient pas la réalité des urnes.
Au-delà du constat, c’est une véritable charge contre le discours jugé « rétrograde » du parti au pouvoir. Pour l’UN, l’UDB, l’UPR et Nsala Ondong, les méthodes utilisées rappellent « un autre temps », celui des pratiques électorales opaques. Or, la population, affirment-ils, aspire désormais à la transparence et au changement.Derrière ce bras de fer politique se dessine une revendication plus large : le respect de la démocratie. La coalition appelle les institutions compétentes à « assumer leurs responsabilités » et à garantir la sincérité du scrutin. « Ntoum appartient à tous les Gabonais, et non à un parti », insistent-ils, dénonçant une logique d’appropriation qui étouffe le jeu démocratique.
Pour les leaders de cette coalition hétéroclite, le combat dépasse le seul enjeu électoral. Il s’agit, selon leurs propres termes, d’un « combat citoyen » visant à rétablir la vérité des urnes et à rendre justice aux électeurs. « La démocratie ne doit pas être un slogan creux, mais une pratique réelle », concluent-ils.
Ce nouvel épisode illustre l’âpreté des confrontations post-électorales, dans un contexte où le PDG peine à conserver son image de parti dominant face à une opposition de plus en plus déterminée à briser le statu quo.

Laisser un commentaire